Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
Sur les terres oubliées des Petites Iles de la Sonde
L’histoire nous rappelle que de ces étendues apparemment infécondes ont émergé des forces longtemps invincibles, celles des « voilés », les gens du Ribat les Almoravides qui ont créé un empire qui allait de Smara, cité témoin, à Tolède en englobant toute l’Afrique du Nord. Et qu’ils seront remplacés par des montagnards venus des confins de l’Atlas, proche de ce même désert : les Almohades dont il reste Tinmel, la Koutoubia, la tour Hassan et la Giralda andalouse malheureusement mal « coiffée ». Les grains de sable ont longtemps excité, sinon nourri, les rêveries des Européens toujours partant à la recherche de cités perdues, ici comme en Amazonie ! Le plus pur de ces conquérants de la poésie, Michel Vieuchange, y laissera sa vie et son rêve. Camille Douls passe très vite et continue vers l’Orient.
La route de Tiznit à Goulimine
La route de Tiznit à Goulimine
La route de Tiznit à Goulimine
Une ferme sur la route de Tiznit à Goulimine.
Près de Goulimine.
Goulimine.
Sur l’oued Tighmert, à neuf kilomètres à l’est de Guelmim, s’abreuvent les troupeaux. Ils sont la seule vraie richesse puisque l’agriculture est parcimonieuse en dépit d’efforts tenaces. Les images, qui cadrent toujours de près, sont trompeuses dans l’évaluation : on a toujours l’impression d’une poignée de dromadaires alors que beaucoup de troupeaux comptent des centaines de têtes. Quand un « vaisseau du désert » vaut deux mille euros, ce n’est pas un pactole, c’est une rente entretenue.
Goulimine. Oasis de Tighmert
Au marché de Guelmim, un acheteur et un vendeur font affaire : « Tope là ! » se conclut dans toutes les langues. Et un proverbe dit : « Pourquoi nous quereller, s’il ne s’agit pas de chameaux ? »
Oasis de Tighmert, près de Guelmim. Le petit garçon joue avec un masque très coloré taillé dans la base épaisse d’une palme. Les motifs s’accordent parfaitement avec le décor de sa maison et celui de la porte peinte, aussi soignée qu’un cuir gaufré dont raffolent les nomades. Je suivais une bergère qui conduisait son petit troupeau dans les ruelles de l’oasis, quand elle m’a emmené devant cette « statue » de maître, qui paraît poser, une fine canne dans la main droite.
Goulimine. Oasis de Tighmert.
Goulimine. Oasis de Tighmert
Goulimine. Oasis de Tighmert
Goulimine.
Elles passaient sous mes yeux alors que je prenais un thé à la terrasse d’un café, le coup de pouce du hasard : trois générations, grand-mère, mère et fille, réunies dans le même geste, comme dans certains tableaux de la Renaissance illustrant les trois âges de l’homme.
Goulimine.
Des montagnes d’oranges venues d’ailleurs, telles que je n’en avais jamais vu en dix ans de Maroc ! Un acheteur méticuleux semble les examiner une par une tandis que le vendeur, indifférent, s’affaire dans le fond.
Goulimine.
Marché aux bêtes.
Goulimine.
Goulimine.
Goulimine.
Goulimine.
Goulimine.
Goulimine.
Goulimine.
Ces deux femmes récoltant dans un plan d’orge les mauvaises herbes qui seront données aux bestiaux. Aucun brin végétal ne peut se perdre.
Tarfaya.
Tarfaya.
Le sable poursuit sa lente conquête, comment ne pas penser à Saint-Exupéry et au Petit Prince ? Le monument du souvenir, le fameux Breguet XIV de l’Aéropostale, paraît immense à cause d’un effet d’optique ; c’est l’homme qui est tout petit, sa silhouette fragile grandit le biplan qui ne fait pas plus de deux mètres de haut. Un instant, se croire en 1920, guetter le ronronnement de l’avion… Deux surprenantes boules rouges brillent comme des yeux d’insecte transformant l’histoire en science-fiction.
Tarfaya.
La dune rouge
Tarfaya.
Les falaises
Les falaises d’Akhfennir
Les falaises d’Akhfennir, à quatre-vingt-quatre kilomètres au nord de Tarfaya, offrent les plus belles prises qui soient. La technique de la « double pêche » permet de remonter sur 25 mètres d’à-pic des poissons de plus de 9 kilos et de 1,20 mètre de long, sans casser son fil. Ce n’est pas une curiosité, c’est un délice que savourer le soir au Café Resto de Paris, au bord de la falaise, des bars, des loups, des soles, des courbines qui frétillaient encore quand vous vous êtes installés à table. Et, si vous êtes à la bonne saison, des agneaux élevés en prés-salés sur les petites îles qui parsèment la lagune de Naïla. Quand le désert se fait gourmand, c’est que vous êtes au Maroc !
La falaise d’Akhfennir culmine à plus de vingt-cinq mètres, droite sur l’océan jamais en repos bien que les marées soient faibles. L’allure désolée, stérile, cache au contraire une profusion de poissons tous plus comestibles les uns que les autres : c’est un vivier naturel qui échappe aux ravages de la grande pêche et des filets géants. Les Chenagla ont mis au point une technique très habile pour ferrer et soulever des poissons de près de dix kilos. Plus au nord, les Imragen pêchent les pieds dans l’eau, tendant leurs filets perpendiculairement au rivage.
Tarfaya.
Les Pêcheurs de falaises
Les falaises d’Akhfennir
Tarfaya.